Chicago actuellement au Casino de Paris dans une version française qui a de l’allure, et une énergie contagieuse. Entre une mise en scène bien vue, un orchestre qui groove et une troupe qui nous impressionne, l’ensemble nous attrape dès le début pour ne plus nous lâcher.
Quand les premières notes se répandent dans la salle du Casino de Paris, on sent que cette version de Chicago a quelque chose de spécial. On connaissait le mythe autour de ce spectacle, les plumes, le jazz, les meurtrières devenues vedettes, etc… mais là, l'équipe menée par Véronique Bandelier donne au spectacle un petit truc en plus, on les voit tous et toutes sur scène et on sent qu’elles.ils s’amusent, sans jamais dénaturer l’œuvre originale.
Le show s’empare de nous. On est happé par la direction musicale de Dominique Trottein qui crée une ambiance donnant envie de taper du pied, grâce à un orchestre qui se marie à merveille avec la voix des chanteuses.eurs. Les paroles résonnent avec punch, les harmonies fusent d’un tableau à l’autre, la justesse d’interprétation de tous les membres de la troupe offre un pur moment de jubilation. Nous y sommes, le voilà ce grand Chicago, ce musical d’anthologie. Il reprend vie avec une mise en scène audacieuse et pétillante agencée par une réarticulation des titres qui détonne mais fonctionne parfaitement. La troupe s’en donne à cœur joie, chacun à sa place entrainant le public dans les folles tribulations de nos héroïnes meurtrières en quête de popularité et surmédiatisation.
Quant aux chorégraphies, Dorit Oitzinger veille : ça claque, ça ondule, ça pulse. Les artistes ne dansent pas seulement, ils nous offrent un ballet jazzy, ils racontent, nous faisant confidents de leurs frasques. Il y a des regards complices, des petits gestes et à plusieurs reprises, surpris le public hoche la tête, se redresse sur leur siège, vit l’instant intensément.
C’est survitaminé, on se prend un gros shoot de dopamine.
L’histoire, elle, reste intemporelle. Roxie Hart, Velma Kelly, Billy Flynn, Mama Morton… On les connaît, on rit avec elles.eux, on s’inquiète pour elles, on suit les coups de bluff, les plans tordus, les changements d’humeur, au point de se dire que les dialogues sonnent si actuels que Chicago n’a définitivement pas pris une ride.
Deux heures trente (avec un entracte) qui filent et quand les lumières se rallument, le public quitte la salle, plus léger. Ce Chicago réussit le pari de faire rimer homicide avec plaisir, revendication avec délectation sans trop en faire. Juste de la technique, de la précision et un casting qui colle aux personnages : Vanessa Cailhol interprète une Roxie expressive et précise, elle est à la fois malicieuse et vocalement donne le change. Elle apporte une vraie dynamique au récit. Face à elle, Shy’m affiche son aisance dans ce spectacle musical et nous captive tout autant. Sans chercher à en faire trop, elle propose une Velma crédible et assurée. Autour d’elles, Jacques Preiss donne à Billy Flynn une élégance calculée, Waku Malanda impose une Mama Morton forte, et Pierre Samuel nous touche rapidement et nous fait aussi sourire.
On ressort le cœur léger et l’esprit encore en rythme. Chicago prouve qu’un classique peut encore faire vibrer.
Chicago Le Musical au Casino de Paris jusqu’au 31 janvier 2026.
Copyright : Cyril Bruneau & Jeremy Daniel